[Septembre-Mardi] COB-2nd round

[PV, uniquement pour les membres du COB et Léane]

L'heure approchait à grands pas. Lestat était au rendez-vous. Il était venu trente minutes avant la réunion du Clan de l'Ombre Blanche. Tout ça pour rencontrer Léane Filkins, la serdaigle qu'il avait croisé juste avant les examens, dans le parc, accompagnée alors d'un serpentard. Lestat fronça les sourcils, quel était son nom déjà? Julian, oui, c'était ça.
Il les avait convié tout deux à venir ce soir, en cette heure. Mais il sentait, il ne savait pourquoi, que le serpentard ne viendrait pas. Il avait l'air trop peu enthousiaste au goût du gryffondor.

Les marches le conduirent jusqu'à la petite tour, si intime, si belle. Il s'adossa à un mur, dans l'ombre, comme à son habitude. Là il laissa sa tête partir en arrière, et ferma les yeux. Il espérait que la serdaigle n'arriverait pas en retard. Pour l'heure, il n'avait pas parlé à Geneviève de Léane, mais savait qu'elle serait sans doute d'accord par l'adhésion de Léane.

Geneviève...Depuis l'histoire du couloir, avec cet imbécile de Serpentard, il ne savait plus où se mettre quand il la voyait. Tant pis, il verrait bien...

Enfin, quand même, il l'aimait beaucoup, et ça lui faisait du mal. N'en parlons plus...

Mais tout de même, enfin, voilà quoi...

*Je tombe dans le pathos, c'est ridicule...*

Il changea de position et n'y pensa plus, l'important, maintenant, c'était le COB, pas lui.

Léane s'arrêta au milieu de l'escalier. Un peu parce qu'elle était à bout de souffle, mais un peu aussi parce qu'elle devait réfléchir.

*Je peux encore faire demi tour, me faire pardonner de Julian d'avoir mal pris sa décision et écrire tranquillement un article pour la gazette. La gazette... Le contre-article sur la situation dépeinte par Charles était déjà un acte du COB qui s'ignorait...*

Son coeur battait à nouveau à une vitesse normale. Elle pouvait à nouveau reprendre son ascension. A peine une dernière seconde d'hésitation la retint : sa décision était prise.

Quand elle arriva, elle trouva Lestat adossé au mur, la tête penchée et affichant une expression songeuse, un peu mélancolique. Il était aussi pâle que dans son souvenir et dans l'ombre où il se trouvait, ses traits paraissaient encore plus marqués. Il était presque inquiétant, mais Léane ne s'y arrêtait pas.

- Salut... J'espère que je ne suis pas en retard.

Elle savait qu'elle était à l'heure mais tentais de détendre l'atmosphère. D'autant plus qu'elle n'était pas accompagnée.

- Julian a fait d'autre choix, il n'est pas emballé par le projet.

En retard? Lestat sourit légérement dans son coin d'ombre, mais ne bougea pas. Il ne fut nullement surpris que le serpentard n'apparaisse pas aux côtés de la serdaigle. Il avait senti que le garçon ne l'aimait pas, pour une raison qu'il ignorait. C'était dommage...un serpentard dans le COB aurait montré encore plus que la paix entre les maisons rivales était possible.

-Dommage.

Lestat avait retrouvé son économie des mots, et son timbre de voix carrèment neutre. Il espérait ne pas avoir à déclamer de grands discours ce soir. Geneviève pourrait s'en charger... Un pincement au coeur lui donna un air encore plus mélancolique. Non, ne pas tomber dans le sentimentalisme.

-Geneviève n'est pas au courant de ta présence ici ce soir. Je pense qu'elle sera d'accord.

*Mais la connaissant, elle va pas aimer cette surprise...*

Puis après une courte pose et une profonde observation de la serdaigle.

-Tu es sûre de vouloir rentrer dans le COB?

Il faillit ajouter 'je ne voudrais pas être responsable d'une rupture' mais il décida de ne rien ajouter de plus. C'est que c'est crevant, de parler...

*Dans vingts minutes, les autres seront là. Pourvu que tout se passe bien...Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire moi, en vingts minutes?*

(---> Reviens de la bibliothèque)

Geneviève avait bien vingt minutes d'avance. Vingt minutes qu'elle aurait dut utiliser à continuer ses recherches à la bibliothèque. Il faudrait qu'elle réajuste sa montre. Les trois exemplaires de la Gazette de 1999 sous le bras, elle arriva enfin au sommet de la tour Est. Elle y avait donné rendez-vous à tous les autres membres de la COB. Kwaï avait accepté de l’aider à distribuer les lettres, mais de mauvaise grâce. Il la boudait encore.

Elle ne haussa même pas les sourcils en voyant Léane. Il faut dire que la présence du Gryffondor lui expliquait tout.
- Lestat, la prochaine fois que tu veux rajouter un membre à la COB, avertis-moi.
Elle se tourna ensuite vers Léane, hocha la tête dans un salut muet pour lui montrer qu’elle l’acceptait avec eux, puis s’assit sur le bord de la fenêtre. Le temps passa dans un long silence. Lestat semblait éviter de lui parler et plutôt mal à l’aise en sa présence. Depuis l’histoire de la bagarre dans le couloir, il s’emblait l’éviter. Cela arrangeait Geneviève, elle ne se sentait pas d’humeur. Ses multiples questions et craintes sur l’amitié lui tourmentaient encore l’esprit. Et la tourmenteraient encore longtemps, elle pouvait le parier.

Cela devait faire bien vingt minutes, maintenant. Catherine et Simon ne devraient pas tarder. Et une fois réunis, que faire? Que dire? Bon, d’abord, ils devraient choisir quelqu’un qui organise l’heure des réunions. Elle avait beaucoup trop de choses à penser ces temps-ci, une de moins serait bienvenue. Et puis, son hibou n’allait sûrement pas vouloir coopérer la prochaine fois. Ensuite, il faudrait relater l’ « accident » du couloir pour montrer que les tensions entre les deux maisons n’avaient toujours pas relâchées. Finalement, réunir tous ce que l’on savait sur les batailles de l’an dernier. Le savoir était bien la meilleur des armes. La métisse replongea le nez dans ses journaux. Rien. Toujours rien. Elle soupira d’agacement. Quand allait-elle mettre la main dessus?

Catherine arriva en haut de la tour essouflée, mais souriante. Elle avait fait des recherches de son côté et était assez fière de sa découverte. Ou plutôt de la découverte qu'avait faite son père, puisque c'était à lui qu'elle avait demandé de l'aide.

C'est donc d'une façon triomphante qu'elle se joignit au groupe, un petit paquet sous le bras. Elle revenait visiblement de la volière (on le voyait aux quelques taches blanchâtres sur sa robe de sorcière) et n'avait même pas pris le temps de l'ouvrir.

- Bonsoir! s'exclama-t-elle joyeusement.

Son sourire se figea quelque peu en voyant la mine de ses compagnons. Elle n'avait pas eu vent des tensions entre Geneviève et Lestat. Elle ne savait pas non plus que Léane se joindrait à eux, mais elle ne remarqua pas cette étrangeté tout de suite, trop fière de sa trouvaille.

- Désolée pour le retard, j'étais à la volière... Simon n'est pas encore arrivé?

- Bonsoir! Désolée pour le retard, j'étais à la volière... Simon n'est pas encore arrivé?
- Non. On va être obligé de commencer sans lui.
Geneviève leva la tête de ses paperasses pour scruter la Poufsouffle, un paquet sous le bras. Elle avait l'air toute excitée. Une bonne nouvelle, visiblement. Tant mieux, Geneviève n'aurait pas réussi à en supporter une mauvaise, ça allait déjà assez mal dans sa vie comme ça.

L'adolescente ferma ses journaux et les laissa tomber au sol dans un bruit mou. Il était temps de commencer.
- J'ouvre la réunion en commençant ceci : il faut choisir quelqu’un qui organise l’heure des réunions et le rassemblement des membres. J'ai beaucoup trop de choses à penser ces temps-ci, une de moins serait bienvenue. Et puis, mon hibou ne va sûrement pas coopérer la prochaine fois...

(Hj: Post cours, je sais. Pas d'inspi pour le moment, dsl -_-')

L'excitation de Catherine monta encore d'un cran quand Geneviève attaqua l'ordre du jour. Elle avait pris de l'avance, et son initiative la surprit elle-même.

- J'ai ce qu'il nous faut, annonça-t-elle fièrement.

Elle entreprit d'ouvrir le paquet qu'elle portait sous le bras, sous les regards intéressés de ses amis. Elle douta un instant que ce ne fut ce à quoi elle s'attendait. Elle défit d'abord l'enveloppe contenant la lettre de son père et la lut en diagonale, pour s'assurer du résultat. C'était bien cela. Elle s'empressa donc d'ouvrir la boîte.

- Ce sont des bonbons à la menthe, dit-elle en un sourire, sans plus d'explications.

Elle estima peut-être un peu trop rapidement que les membres du COB comprendraient l'astuce. Pour elle, rien n'était plus évident.

[HRP : Double-post, désolée, mais puisque personne ne répond, je vais continuer...]

Devant les regards perplexes des membres du COB et leur silence, Catherine finit par comprendre que ce n'était pas si simple que ça et qu'elle devait élaborer un peu plus son explication.

- Mon père les a dénichés dans une boutique de farces et attrapes, dit-elle, les étoiles dans les yeux. Il suffit que le propriétaire d'un de ces bonbons en mange un et les autres se mettront à fondre en même temps...

Les regards continuaient d'être interrogateurs, même si elle pensait que c'était déjà tout clair.

- Lorsqu'un d'entre nous sentira le besoin de faire une réunion, il n'aura qu'à manger un bonbon à la menthe, et donc les autres seront avertis en voyant que leur bonbon a fondu.

Catherine laissa passer un court moment, hésita, puis demanda :

- ...Qu'est-ce que vous en pensez?

Sans attendre de réponse, elle enchaîna d'une voix rapide, tout en un souffle.

- D'accord, on aura souvent les poches de nos robes collantes, et il faudrait planifier à l'avance l'heure et le lieu des rencontres, même si le jour n'a pas été déterminé... Mais... Je les trouvais intéressants, comme moyen de communication. Ce n'est pas tout le monde qui a un hibou et... pas toujours la même personne qui sera au courant des derniers développements, qui saura quand on devra se rencontrer.

Elle reprit son souffle et attendit avec appréhension la réaction des autres.

Léane avait gardé le silence tout ce temps. Il faut dire que le "Lestat, la prochaine fois que tu veux rajouter un membre à la COB, avertis-moi." de Geneviève l'avait franchement refroidie, même si celle qui semblait être plus ou moin la chef lui avait fait un signe de tête.

Confuse d'être source de dispute et de plus en plus mal à l'aise, Léane avait attendu patiemment que tout se passe. Mais la découverte de Catherine et le manque de répondant des autres l'obligea à sortir de son mutisme.

- Tu as raison, elle sont intéressantes. Pas forcément précises pour l'heure d'un rendez-vous, mais c'est une bonne base pour communiquer.

Elle n'en dit pas plus. Il semblait évident qu'au fond Geneviève validerait ou non cette trouvaille.

Plus ça allait, plus elle se sentait privée d'un accueil dans les règles. Non pas qu'elle eu voulu qu'on sorte le champagne pour elle, mais au contraire qu'ils parlent du clan, de ce qu'elle ne connaissait pas. Léane se demandait depuis quand ils se retrouvaient, quels étaient leurs objectifs, leurs limites. Il elle acceptait qu'on ne se réjouisse pas à sa venue, elle aurait au moins aimé qu'on lui explique certaines choses.

Cependant elle ne demanda rien et attendit que le conversation reparte à propos des pastilles de Catherine. Léane allait devoir faire jouer sa capacité d'adaptation pour trouver sa place au sein de groupe.

Geneviève avait gardé silence durant toute l’explication de Catherine. Pas mal, pas mal du tout. Suffit d’emballer le bonbon dans un emballage de plastique pour éviter les dégâts. Et puis, Geneviève aimait bien le fait qu’ainsi, chaque membre pouvait donc à sa guise choisir l’heure et la date de la réunion. Cela appuyait son désir qu’il n’y ait aucun leader dans l’équipe. Étant la fondatrice de la COB, on avait tendance à s’appuyer sur ses décisions, et elle n’appréciait pas beaucoup être considéré comme le chef du groupe. Elle ne voulait pas commander, encore moins être commander. Mais tout le monde semblait penser le contraire, l’écusson de préfète le prouvait, le regard que lui jetait Léane aussi. Fidèle à son économie des mots, Geneviève hocha la tête.
- Pour éviter le problème des dates et heures, il suffirait de manger le bonbon quand l’on veut une réunion immédiate.
La métisse tourna ensuite la tête vers Lestat, attendant son verdict.
*Espérons que Simon ne les gobe pas tous d’un coup par inadvertance… Du moins, s’il est encore dans le groupe, parce qu’il ne semble pas décidé à venir à la réunion…*
Lestat était beaucoup plus proche du garçon qu’elle, il pourrait donc l’éclairer sur ce sujet après la réunion, ou pendant, on ne sait jamais. Peut-être était-il tout simplement en retard.

Après la mi "réprimande" de Geneviève, Lestat s'était enfermé dans ses pensés. Le reproche de l'amérindienne montrait clairement aux yeux du gryffondor que Geneviève se sentait 'la chef' de leur groupe. Tout dans son action le montrait, même si elle essayait de temps à autre de laisser la parole aux autres...

Aussi n'entendit-il pas ce que disait Catherine, trop concentré dans cette réflexion sur la véracité de la parole de Geneviève. Justement, celle-ci le regardait. Lestaty sorti brusquement de sa rêverie, et par chance se souvint de la dernière phrase de la conversation.

-Mmh...Oui, bonne idée...

Il n'avait rien à ajouter. Pour l'instant, l'école était des plus calme, et aucun des deux camps n'était passé à l'action. En revanche, l'absence de Simon le pérturbait. Il entama donc, avec lenteur:

-Simon est vraiment en retard....ça ne lui ressemble pas. Surtout si l'on parle de nourriture. J'espère qu'il ne lui ait rien arrivé...

Et il se tut. Que pouvait bien faire Simon? Jamais il n'aurait oublié cette réunion! Et si...quelqu'un l'avait attaqué, lui? La folle qu'il avait vu dans le train en aurait été bien capable...

Geneviève se mordit la lèvre inférieure. Aïe. Ça s'annonçait mal. Pourvu qu’il n’ait rien arrivé à Simon. Son visage resta cependant de marbre. Geneviève attendit une réaction de ses compagnons, que l'un deux prennent l'initiative et dise quelque chose du genre: "J'ai fait des recherches sur tel chose." ou "J'ai vu que l'animosité entre les maisons recommençait à cause de...". Non, rien. Elle soupira d'agacement. Elle allait encore une fois devoir jouer la chef, alors qu'elle déteste cela. Bon, d'accord, ce n'était pas leur faute, la COB avait été formé à la va vite et ils ne c'étaient pas encore habitué ou organisé. Mais quand même...
- Bon, désolé de précipiter les choses, mais il ne nous reste plus beaucoup de temps. Je hais faire le boss, vous le savez tous.
En vérité, elle doutait qu'ils le savaient, aux regards que Lestat et Léane lui avaient jetés tout à l'heure.

- D'abord, bienvenu à Léane. Ton aide nous sera précieuse, je peux te l'assurer. Je suis heureuse que Lestat t’ait invité.
En effet, Léane était tout désignée pour encourager les élèves à ne pas suivre la voix de la guerre, grâce à ses articles dans la Gazette de l'école. Le ton de Geneviève était resté neutre, mais ceux qui la connaissaient savaient que rare étaient les fois où elle complimentait quelqu'un.
- T'a-t-il expliqué le rôle de notre groupe?
À son expression, Geneviève devina que la Serdaigle n'en connaissait que les grandes lignes. La métisse se retint de soupirer ou laisser échapper un grognement. Après tout, ce n'était pas sa faute. Peut-être aussi Lestat avait préféré que ce soit elle qui lui explique tout... Dans ce cas, elle aurait préféré qu'il lui en glisse un mot. Et puis, il était meilleur qu'elle pour ça.

- Comment pourrais-je bien t'expliquer ça... Bon, je ne t’apprends sûrement rien en te disant que le Clan de l'Ombre Blanche est un groupe visant à réconcilier les deux maisons guerrières. Comme il vient tout juste d'être formé, nous en sommes seulement à notre deuxième réunion après tout, c'est normal que tout cela te parait plutôt désorganisé, ce qui est le cas.
En effet, il semblait qu'il y avait un sérieux manque de communication entre les membres, mais disons qu'elle ne faisait rien pour aider.

- Si je peux te résumé en gros notre dernière réunion, c'était tout simplement le fondement du Clan. On y a tout simplement décidé le nom du groupe et que tous les membres étaient égaux, qu'il n'y avait aucun chef. On fonctionne par vote.
Il ne fallait pas la tête à Papineau pour comprendre le message des deux dernières phrases. Elle refusait d'être plus longtemps considérée comme chef et voulait que chacun deviennent un peu plus autonome. Catherine était un très bon exemple d'autonomie et d'investissement dans le groupe avec son idée des bonbons. Et oui, Lestat emmenait du monde intéressant à rejoindre le groupe, même s'il ne consultait pas l'avis des autres avant. Mais il y avait à améliorer.

- En gros, on fait notre possible. À la dernière réunion, j'avais proposé le recueille d'informations. Savoir comment tout a commencé, pourquoi cela à pris tant d'ampleur, qu'est-ce qui a envenimé les choses... c'est pour moi le plus important. On peut réussir à raisonner les "guerriers" grâce à cela, leur faire revivre le passé et leur faire comprendre que ça n'a pas de censé de s'entretuer presque pour ce qui n'était au départ qu'une ridicule taquinerie. Ton article a été vraiment utile de ce point là.
Geneviève commençait à avoir la langue pâteuse. Elle n'était pas habituée à utiliser autant de salive. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas parlé autant.
- Évidement, vous n’êtes pas obligé de suivre mon idée et trouver que c’est une perte de temps incroyable. Ce n’est qu’une proposition. Il ne manque plus qu’à passer au vote. Si jamais vous avez d'autres informations sur les enciennes batailles, vous pouvez aussi les communiquer. Et j’aimerais aussi relater certains faits qui ce sont passé ressemant.

Elle tourna son regard vers le gryffondor. C’était à lui de raconter ce qui c’était passé. Elle était épuisée d’avoir tant parlé, à bout de souffle. Et puis, ce n’était pas son genre de rapporter les histoires des autres. C’était son combat à lui. Et puis, il lui expliquera par la même occasion ce qui c’était vraiment passé.

(Si Lestat ne répond pas, faites comme si on faisait le vote avant. Faut finir la réunion rapide, sinon on va y passer l’année. )

(Bon, comme personne ne répond, je vais me résigner à clore le sujet...)

Ils allaient commencer les votes quand soudain, un épouvantable vacarme retentit dans l’escalier menant au sommet de la tour. Geneviève bondit aussitôt sur ses pieds, le regard alerte. Visiblement, quelqu’un avait renversé les armures décorant les marches, ce qui avait produit un concert de sons assourdissants et métalliques. À coup sûr, le bruit avait résonné dans tout le château. Un espion maladroit? Ce serait plutôt étonnant, personne ne connaissait l’existence de la COB en dehors de ses membres, mais on ne sait jamais. Ce ne serait pas étonnant que quelqu’un se soit échappé.
- Nous reporterons la réunion à plus tard.
Sur ce, elle ramassa à toute vitesse ses journaux, les coinça sous son bras et quitta sans même une parole d’au revoir ou un regard à ses camarades. Espérant prendre l’espion la main dans le sac, elle dévala l’escalier en courant.

Sur les marches étaient éparpillés ça et là des restes d’armures. La métisse les évitait à la dernière minute, sautant même parfois par-dessus pour ne pas freiner sa course. C’était plutôt risqué : si elle se prenait les pieds dedans, c’était la chute. Et dégringoler des marches de pierres sur plusieurs mètres amenait au meilleur des cas un membre cassé. Au pire des cas, une fracture du crâne pouvant entraîner la mort. Mais l’adolescente faisait confiance en sa grande agilité. Elle avait seulement oublié un important détail : la fin de l’escalier. Car s’y amoncelait une incroyable montagne de carcasses de métal. La jeune fille ne réussi à se freiner qu’en attrapant la rampe avant la grande chute dans la pile de casserole. Le cœur en nage, elle s’obligea à s’arrêter pour reprendre son souffle. Ses yeux perçants parcoururent l’endroit. Personne. Il n’avait pas pu s’envoler comme ça… Et impossible qu’il ait réussi à la semer à la course. De toute manière, elle aurait entendu le bruit de ses pas.
*Tu deviens paranoïaque, ma pauvre…*
Mais alors, qu’est-ce qui avait provoqué un tel désastre?

Geneviève n’eut pas le temps de réfléchir à loisir à la question. Les autres avaient fini par la rattraper. Elle voulut leur parler de ses soupçons quand des bruits de pas claquant contre le plancher de pierre retentir dans le couloir. La personne venait dans leur direction à grands pas, visiblement alertée par le vacarme. Mieux vaut ne pas rester ici. Les quatre adolescents quittèrent discrètement l’endroit dans la direction opposé au bruit. Puis, ils se séparèrent, allant chacun en direction de sa salle commune. Geneviève marchait aux côtés de Lestat, mais évitait de croiser son regard. Le silence était pesant. Ni l’un ni l’autre ne souhaitait parler, visiblement. Une fois devant le portrait de la grosse dame, la préfète grommela le mot de passe avant de s’engouffrer dans le passage. Elle se dirigea aussitôt vers le dortoir des filles. Une fois là, elle se jeta sur son lit et fixa longuement le plafond. Comme à chaque fois, ses éternelles questions et ses souvenirs remontèrent à la surface de son esprit. Épuisée, troublée, elle s’endormit.

Autant Willelm pouvait être efficace durant les bastons, autant il pouvait se révélé être un espion des plus habiles. Après la bataille dans le couloir et la rencontre avec Zahran, le garnement avait choisit son camp sans aucune hésitation. Il était temps de prouver ses « bonnes intentions » et montrer de quoi il était capable. Le voyou avait aussitôt commencé à se rendre utile en regardant attentivement, mais discrètement évidement, les faits et gestes de la Truie. Celle-ci, bornée et suffisante comme elle était, ne s’en était même pas aperçue. Plus le gamin l’observait et plus il détestait cette adolescente arrogante, qui se pensait meilleur que les autres et qui entrait dans une fureur noir dès qu’on la contredisait. Non mais, pour qui elle se prenait?! Quand à sa répugnance envers les Serpentards, elle l’affichait pleinement et disait à qui voulait l’entendre que c’était des gens perfides et de la pire espèce, espérant grossir les rangs des anti-serpents, ce qui ne marchait pas du tout.

On ne pouvait qu’haïr une personne aussi antipathique et manipulatrice. Le jeune Pagano avait cependant remarqué autre chose qui éveilla en lui de la curiosité. Meeky détestait sa collègue préfète, Geneviève, presque autant que les sorcier de la maison de vert et d’argent. Pourquoi? C’est ce que Willelm voulait découvrir. Il avait donc changé de cible pour la ténébreuse. Défi plutôt épineux : autant Meeky était stupide, autant Geneviève était méfiante et avait les sens aiguisés. Elle allait finir tôt ou tard par remarquer quelque chose, contrairement à la Truie. Mais le galopin avait plusieurs années d’expérience en la matière. De plus, sa proie était souvent plongée dans ses pensées ces derniers temps. En fait, souvent n’est pas le mot. Constamment serait plus approprié. Bref, elle ne prenait plus vraiment attention à ce qui l’entourait.

C’est ainsi qu’il l’avait suivit jusqu’à la tour Est en ce mardi soir de septembre…


Willelm sourit. Il adorait ressentir cette excitation familière qui l’accompagnait chaque fois qu’il préparait un mauvais coup. Cet agréable fourmillement dans son ventre… il ne vivait que pour ça. Et grâce à la guerre entre les maisons, l’action allait devenir son pain quotidien maintenant qu’il y ajoutait son petit grain de sel. Caché derrière l’armure la plus proche de la porte, tout en haut des escaliers, il déroulait méthodiquement son oreille à rallonge, cadeau de son grand pour s’excuser de son absence cet été.
Ça te sera très utile… lui avait-il marqué.
Il connaissait son petit frère que trop bien. L’oreille magique s’étira pour aller se positionner juste devant la fente sous le battant.

Bingo! Willelm se doutait bien aussi que ce rassemblement en haut d’une tour n’était pas des plus innocents. Les bonbons le lui confirmaient : la date et l’heure de ces mystérieuses réunions devait rester secrètes, et, par logique, l’existence du groupe aussi. Il était tombé sur le gros lot! Il avait découvert l’existence d’un groupe clandestin, savait comment ils faisaient pour se réunir, où ils se réunissaient et qui était ses membres! D’abord, évidement, Geneviève. Puis, aussi bizarre que cela pouvait être, le zombie Lestat. Finalement, il y avait la préfète de Serdaigle et celle de Poufsouffle.
*Nan mais cette école est vraiment folle! On se croirait dans un film d’action américain!*
Willelm jubilait. Pour de l’action et de l’aventure, il était servit!

- Simon est vraiment en retard.... Ça ne lui ressemble pas. Surtout si l'on parle de nourriture. J'espère qu'il ne lui ait rien arrivé...
Ça, incapable de se tromper, c’était bien la voix du mort-vivant qui venait de sortir de sa torpeur. Ainsi donc il y avait un dernier membre, un certain Simon. Ce nom ne lui disait absolument rien, mais c’était normal, il était nouveau après tout. Zahran devait sûrement le connaître.
- Bon, désolé de précipiter les choses, mais il ne nous reste plus beaucoup de temps. Je hais faire le boss, vous le savez tous.
*Ah ouais? Et c’est quoi que tu es en train de faire, alors?*

Willelm se concentra encore un peu plus. Ok. Donc, l’une des deux autre préfète s’appelait Léane et était nouvellement entrée dans ce groupe secret grâce au zombie. Encore une fois, cela ne lui disait pas grand-chose, mais ces renseignements allaient immanquablement plaire au préfet de Serpentard. La fulgurante mémoire du jeune homme enregistrait tout à la vitesse de l’éclaire. Son allier n’allait pas être déçu de son choix. De mieux en mieux! Il savait maintenant le but de ces réunion, le nom du groupe, et savait qu’il était plutôt fragile et désorganisé. Malheureusement, ils fonctionnaient par vote. C’est meilleur quand il y a un chef dans l’équipe ennemi : s’il se fait attraper, les autres n’osent plus continuer sans lui et deviennent d’une incroyable faiblesse. Mais il était plaisant de savoir que la première réunion n’avait pas mené à quelque chose d’utile.

Ha! Léane avait écrit un article. Zahran devait sûrement savoir de quoi il s’agissait. Et donc… la farouche voulait aussi un recueille d’informations. Pas bon non plus. Plus l’ennemi en sait sur toi, plus il te connaît, et plus il est facile pour lui de te détruire. Elle était quand même futée, la petite sauvageonne.
*Incroyable, elle a dit plus de cinq phrases en moins d’une heure! Ça mérite une bonne main d’applaudissement!*

Ah, là, elle devait sûrement parler de la bataille dans le couloir. Et ils aillaient passer au vote pour l’information. Fini le temps de l’espionnage, Willelm avait récolté assez d’information comme ça. Il était temps de nuire un peu l’équipe ennemie. Il devait absolument empêcher ce vote. En fait, mettre fin immédiatement à cette réunion. Rangeant à toute vitesse son oreille à rallonge dans sa poche, il se leva d’un bond. Ayant toujours vécu pour faire du tord, il ne lui fallut pas longtemps à trouver quoi faire pour mettre fin à la petite fête. Il saisit le bouclier de l’armure qui lui avait servit de cachette. Oui, il était assez grand pour qu’il s’y tienne à genoux…

Willelm sortit l’un de ses sourires venimeux et espiègles. Puis, d’un coup de pied, il bouscula l’amas vieillot de fer. Avant même que celle-ci ne touche sol, il avait sauté sur le bouclier et dévalait les escaliers dessus, comme l’on dévalait une pente enneigée sur une luge. Le fracas fut épouvantable à souhait. Comme des dominos, les armures se percutaient l’une après l’autre, dévalant l’escalier jusqu’en bas. Willelm, plus rapide, arriva en bas bien avant que la dernière armure n’y arrive. N’attendant pas que son bouclier s’arrête, il sauta en pleine course et fit une pirouette sur le plancher digne des plus grands cascadeurs pour amortir sa chute. Puis, il prit ses jambes à son coup. Il était déjà très loin quand Geneviève arriva à la fin des marches. Très, très loin.